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Carton plein pour le clan français

Carton plein ce matin sur le stade nautique de Vaires-Torcy ! Les quatre bateaux tricolores qui couraient en repêchages sont tous sortis avec leur ticket pour les finales A. Il y aura donc cinq bateaux français en finale, pour cinq catégories courues. Une première aux Jeux paralympiques !

Le soleil a repris ses droits sur le stade nautique de Vaires-Torcy. Après une journée de séries, cette deuxième journée de régate paralympique était consacrée aux repêchages, dans lesquels on retrouvait quatre bateaux tricolores. Et

Nathalie Benoit a ouvert cette session de repêchages de très belle manière. Pas de doutes sur ses intentions de la journée, il s’agissait de remporter ce repêchage, ce qu’elle a fait en dominant l’intégralité du parcours. Elle se qualifie en remportant la course et retrouvera demain à 11 h 10 en finale son adversaire de toujours la Brésilienne Claudia Cicero Dos Santos qui a terminé derrière elle. « Je suis partie vite, explique Nathalie Benoit, j’ai travaillé pour essayer de changer des choses sur le premier 1000″. Une victoire en repêchage qui permet à Nathalie Benoit d’arriver plus en confiance sur la finale de demain. « J’arrive avec un plan plus défini, avec ce qu’il faut faire ou pas pour espérer quelque chose, ne pas me perdre dans une cadence rapide sans prendre le temps de poser le coup. Il faut penser au déplacement du bateau ». Elle ne regarde pas le chrono. « Ce qui compte, c’est la place. Si vent il y avait demain, ça pourrait changer les choses ». La Marseillaise vivra demain sa dernière course paralympique, mais elle ne vit pas cette pression. « J’ai surtout peur de décevoir que de ne pas avoir de médaille. En plus le monde est venu, toutes ces personnes, mes amis, j’ai pensé à ça cette nuit ». A l’arrivée, elle a échangé un sourire avec Claudia Cicero Dos Santos. « C’est comme à Karapiro. On est aujourd’hui les deux vieilles du circuit. Il y a beaucoup de respect, je suis heureuse de partager ma dernière course avec elle ».

Contrairement à sa série de la veille, Alexis Sanchez a pris aujourd’hui un départ canon, prenant les commandes de la course pendant le premier 500, les concédant ensuite au skiffeur israélien Shmuel Daniel, sans toutefois se laisser distancer. Le rameur de l’Avi Sourire décroche la deuxième place au terme du parcours, et ainsi son ticket pour la finale A du skiff PR1, demain à 11 h 30. « J’ai essayé d’aller chercher l’Israélien avant le 1000, je n’ai pas réussi. L’essentiel est le ticket, mais ça aurait été la cerise sur le gâteau. J’ai le sentiment du travail accompli, le premier objectif était d’être en finale A, d’emmagasiner de l’expérience aux Jeux, de profiter du moment. Ca permet aussi de me familiariser avec la pression d’une finale A aux Jeux paralympiques, ça va me roder pour 2028. Il y a du monde demain contre moi, mais je n’ai rien à perdre ». Le public est aussi un soutien. « Ça aide, mais il faut aussi faire la différence avant. Ça nous aide à tenir, ça aide tout le monde, mais on sait qu’il y a notre entourage, plein de proches qui sont là, ça donne envie de se surpasser, ça me galvanise ». Le rameur va quand même savourer sa qualification, mais pense déjà à la course de demain, avec l’envie de tenter quelque chose. « Une finale A, c’est bien, mais j’ai envie de faire encore mieux ».

Benjamin Daviet et Perle Bouge étaient déçus de leur série, avec le sentiment de l’avoir offerte à leurs concurrents. Leur repêchage a été entièrement différent, avec un départ en tête, mais surtout une course aboutie qui leur a permis de tenir tête à leurs concurrents, notamment l’équipage ukrainien qui les a menacés à plusieurs reprises, mais les Bleus ont réussi à répondre à chaque attaque et à les tenir à distance. Leur victoire dans ce repêchage leur permet de décrocher le ticket pour la finale A demain à 11 h 50. « On a été la chercher aujourd’hui, commente Perle Bouge, on est rentrés frustrés hier, on n’avait pas compris la course. On s’est dit qu’on allait partir fort comme on sait faire, comme les autres aussi. On n’a pas lâché un coup, on a eu une petite frayeur pendant la course, mais comme on avait un peu d’avance, on arrive à reprendre comme il faut, bien dans l’appui. Ca remonte un peu derrière, mais c’est toujours plus plaisant de franchir la ligne d’arrivée comme ça avec de la bataille qu’avec des longueurs. Mais ce n’est pas fini, c’est demain le plus important ». La tribune sera pleine demain et les rameurs entendent donner le maximum. « C’est chouette de voir que le para-aviron et le para-sport en général ait eu cet engouement, cette dynamique, poursuit Perle Bouge. On ne parle pas de handicap, mais de performance ». Les deux athlètes sont habitués aux médailles. « Le problème c’est que les autres aussi, sourit Benjamin Daviet, les Polonais, les Chinois, les Anglais… c’est tous des gros bateaux, on est quatre bateaux à jouer la médaille de bronze, ce sera à celui qui en voudra le plus. On a le potentiel, à nous de faire comme on sait faire, comme on l’a montré aujourd’hui ».

Objectif rempli également pour le deux de couple mixte PR3 qui entre lui aussi en grande finale à l’issue du repêchage. Guylaine Marchand et Laurent Cadot affrontaient les Brésiliens finalistes mondiaux l’an dernier, mais aussi les Américains médaillés d’argent à Belgrade. Les Bleus sont partis dans le même train que les Sud-Américains et ont réussi à tenir les vice-champions du monde à distance, s’assurant la deuxième place qualificative pour la finale A demain à 12 h 10. « On est très heureux d’entrer en finale, commente Guylaine Marchand, on construit notre parcours tous les jours. Place au repos, et demain, ce sera notre jour ». Leur bateau est le quatrième à sortir des repêchages avec un ticket pour les finales A. « On souhaite que tout le monde réussisse, précise Laurent Cadot, après c’est notre performance à nous aussi. Dans notre catégorie, c’est très dense. On voit par exemple les Américains vice-champions du monde qui ne passent pas. On ne va pas se fixer de limite, mais notre ligne de conduite est de passer la ligne sans regret. Si on est sixièmes demain mais qu’on a tout donné, c’est que les autres sont plus forts, c’est une satisfaction. Dans le sport de haut niveau, l’important est de ne pas avoir de regret. Avec Guylaine, on est tous les deux raccord ».

La France était la seule nation à présenter une flotte complète sur ces Jeux paralympiques de Paris 2024. Aujourd’hui, elle est en plus la seule à être présente en finales A dans ces cinq disciplines.