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Deux de couple poids léger : deux bateaux de poids pour la France

A Paris, ce sera la dernière fois que l’aviron comptera des catégories poids léger. Pour conclure cette courte histoire en beauté, la France présentera deux équipages, un par genre, dans la discipline du deux de couple, avec de bonnes chances de médailles.

L’aviron est un sport historique, présent aux Jeux olympiques de l’ère moderne depuis leurs débuts. Pour accroître son universalité et répondre alors à la diversité du gabarit des athlètes entre les différentes nations, on a alors commencé à réfléchir à une catégorie de poids qui permettrait à davantage de rameuses et rameurs de prétendre à une aventure olympique. Objectif : les deux athlètes embarqués ne doivent pas dépasser une moyenne de poids de 70 kilos.

C’est en 1996 que les poids légers ont rejoint le programme olympique, aux Jeux d’Atlanta. Mais c’est une vingtaine d’années auparavant que l’aviron a ajouté cette discipline au menu de ses championnats du monde. En 1978 et très régulièrement par la suite, pour ne pas dire systématiquement, l’équipe de France a compté dans sa flotte un deux de couple poids léger masculin, avec des noms comme Thierry Renault et Luc Crispon qui ont porté la combinaison tricolore et ont remporté plusieurs succès.

Si en 1996, la France ne présente pas d’embarcation dans la catégorie à Atlanta, en 2000 à Sydney, deux rameurs montent sur la troisième marche du podium : Pascal Touron et Thibaud Chapelle, ce dernier ayant depuis mis sa connaissance du bateau au service de la relève française en tant qu’entraîneur.

Un bateau qui depuis 2000 a régulièrement fait partie des fleurons de la flotte tricolore. Quatre années plus tard, à Athènes, Pascal Touron remonte sur le podium olympique avec un nouveau coéquipier, Frédéric Dufour. En 2008, ce dernier se qualifie pour les Jeux de Pékin avec un autre rameur, Maxime Goisset. Pas de podium cette fois-ci ni de finale A, l’équipage se classant onzième.

Parallèlement, au niveau mondial, comme depuis ses débuts, le deux de couple poids léger français aura flirté avec les podiums, et est très régulièrement monté dessus. Personne ne peut oublier la finale des Jeux de Londres de Stany Delayre et Jérémie Azou, qui a dû être recourue en raison d’une étrange avarie du bateau britannique, ni celle des mondiaux de 2014 où les deux Français n’ont pas pu bénéficier d’une ligne d’eau propice malgré leur classement…

Mais l’injustice fut réparée en 2016 à Rio et, enfin, Jérémie Azou décroche le Graal olympique avec son nouveau coéquipier, Pierre Houin. Une émotion énorme a alors envahi la rive du Lagoa Rodrigo de Freitas.

La même embarcation, chez les femmes, a connu un parcours moins heureux, mais qui fut néanmoins parsemé de récompenses. La France présente pour la première fois un deux de couple poids léger féminin aux mondiaux de 1985 et y décroche d’emblée une médaille de bronze, avec Désirée Decriem et Isabelle Lignan. Trois ans plus tard, Christine Liegeois et Aline Peyrat gagnent une place et montent sur la deuxième marche du podium. Des noms comme Myriam Lamolle, Bénédicte Dorfman-Luzuy, Elise Maurin, Eugénie Vince, Coralie Simon… marqueront l’histoire de ce bateau féminin qui entrera aux Jeux d’Atlanta en 1996 et de Sydney en 2000, sans toutefois entrer en finale A.

En 2015, une jeune rameuse de Grenoble, Laura Tarantola, accompagnée de Camille Leclerc, tente la qualification pour Rio 2015 à Aiguebelette. L’équipage ne parvient pas à ses fins, mais l’olympiade suivante, une nouvelle association est formée. Laura Tarantola rencontre la Meulanaise Claire Bové, et l’alchimie prend immédiatement. L’embarcation grimpe au classement mondial et, en 2021 aux Jeux de Tokyo, décroche enfin sa première médaille olympique sur les eaux du Seaforest waterway : l’argent olympique. La France s’emballe autour de ce duo de charme d’une efficacité jusqu’alors inégalée.

Cette année à Paris, deux duos vont tenter de graver leurs noms dans le marbre de l’histoire des poids légers français et mondiaux : Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig, ainsi que Laura Tarantola et Claire Bové. Une histoire qui, au regard de celle séculaire de notre sport, n’aura pas été si longue. En effet, Paris accueillera les dernières épreuves olympiques en aviron poids léger. Pour continuer à évoluer et assurer son avenir au sein du plus grand événement planétaire, la discipline cédera sa place au beach rowing sprint en 2028 à Los Angeles. Et les quatre athlètes tricolores sont bien décidé à finir en beauté sur les eaux de Vaires-sur-Marne.