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L’aviron sur la Marne : c’est toute une histoire !

Après un premier relais collectif d’envergure à Verdun, la flamme olympique sera dimanche 21 juillet au cœur d’un second relais très emblématique, là où l’aviron a été – et est encore – roi : sur la Marne !

Au fur et à mesure de son parcours, la flamme olympique se rapproche de l’ultime chaudron, celui qui brillera durant toute la durée des Jeux à Paris. Cinq jours avant la cérémonie d’ouverture, elle sera sur une des rivières qui est, à elle seule, un des symboles de l’aviron : la Marne, berceau du canotage à la française.

Champigny, Nogent, Joinville, Le Perreux, l’Encouragement… Ils sont nombreux à la sillonner en bateaux quotidiennement et en connaissent ainsi les moindres méandres. Sans compter les clubs issus de corporations ou de professions qui s’y sont eux aussi essayés… Une histoire qui ne date pas d’hier, entre la rame et la Marne. Au début du XIXe siècle, les Parisiens sont en quête de nature. Et c’est sur les bords de Marne qu’ils vont la trouver, le dimanche, à l’époque où les guinguettes fleurissent elles aussi et où le train se développe en Ile-de-France.

Pour certains, cela reste un plaisir : ils « ramotent », comme on dirait de nos jours un peu de manière péjorative d’un rameur dont l’envie est juste de naviguer sur l’eau. Une balade en bateau, qui fait l’objet d’arrêts sur les îles qui jalonnent le parcours, avec des coins de nature pour se reposer loin de la ville et de ses tumultes. Un canotage qui inspire à l’époque peintres impressionnistes et écrivains.

Pour d’autres, ce loisir se transforme en véritable sport ; la pratique s’organise et ceux qui ramaient déjà de manière sportive y prennent part, avec les premiers championnats qui se tiennent et rassemblent des pratiquants aguerris. C’est à cette époque, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, que des clubs apparaissent sur les bords de la Marne. En 1876 naît l’Aviron Marne et Joinville et, 3 ans plus tard, un peu plus au nord, c’est la Société de l’Encouragement des sports nautiques qui s’installe sur l’île aux Loups.

Quoi de plus naturel donc, que la Fédération Française d’Aviron y installe ensuite son siège en 1994, sous l’impulsion de Denis Masseglia. En 2024, un nouveau ponton a même été installé en prévision du relais du 21 juillet, rappelant l’origine du bâtiment, construit pour être le site d’entraînement de l’équipe de France d’aviron.

Un relais six jours avant le début des épreuves d’aviron des Jeux olympiques de Paris 2024. Un relais de la flamme olympique auquel vont prendre part 24 rameuses et rameurs avec, à leur tête, un autre symbole : Jean-Christophe Rolland, président de World Rowing (la fédération internationale d’aviron) et champion olympique en deux sans barreur masculin aux Jeux de Sydney, en 2000. Son coéquipier, Michel Andrieux, sera d’ailleurs lui aussi de l’aventure.

On y retrouvera d’autres personnalités du monde de l’aviron, telles que l’arbitre Emile Abraham, Nathalie Capelle, mais aussi des médaillés et champions olympiques comme Adrien Hardy, Jérémie Azou, des médaillés paralympiques comme Antoine Jesel, Stéphane Tardieu, Guylaine Marchand, des rameuses et rameurs qui connaissent bien la Marne comme Mathis Nottelet, Pauline Rossignol-Tollard…

Parmi les relayeurs, on retrouvera également une rameuse internationale, entraîneure de l’équipe de France pendant de nombreuses années, actuellement responsable de la mission d’aide à la performance, Christine Gossé. Olympienne, elle a pris part aux Jeux de 1984, 1988, 1992, 1996. « Pour moi, même si la sélection est individuelle en aviron, l’aspect collectif est important. Moi qui ai connu la base d’entraînement des bords de Marne dans les années 80, l’actuel siège de la FFAviron, ce sera tout un symbole que la flamme embarque de cet endroit, pour moi et celles et ceux qui sont passés par là. Je suis honorée d’avoir été choisie pour ramer à cette occasion ».

Le 21 juillet, la flamme sera chez elle, et l’aviron chez lui. Un événement qui va marquer les esprits, à quelques jours des Jeux.