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Le deux de couple féminin en finale des Jeux olympiques !

C’est la bonne nouvelle de la matinée : Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti ont décroché leur ticket pour la finale olympique du double. Le deux de couple et le quatre sans barreur masculins n’ont de leur côté pas pu franchir l’étape de la journée et courront en finale B.

Trois bateaux français couraient ce matin, sous le soleil de Vaires-sur-Marne, dans une chaleur étouffante. Et la température est montée encore plus haut avec le duo Elodie Ravera-Scaramozzino/Emma Lunatti !

Celles-ci retrouvaient en demi-finales les Irlandaises qu’elles avaient battues en série samedi, mais aussi les Néo-Zélandaises vice-championnes olympiques en titre, les Tchèques qualifiées à Lucerne mi-mai, un bateau italien entièrement revu après les mondiaux de 2023… Bref, des concurrentes sérieuses dans cette course, avec un départ rapide de l’ensemble des concurrentes. Mais très vite, un tiercé de tête s’est détaché : les Néo-Zélandaises, ont pris les commandes de la course, avec dans leur sillage les Néerlandaises, qui avaient remporté l’étape de coupe du monde à Varèse, et les Françaises. Ces dernières ont sécurisé leur troisième place tout au long du parcours – avec l’aide d’un public en folie sur le bord du stade nautique olympique – contrant les attaques des rameuses tchèques. Une troisième place synonyme de finale olympiques, le jeudi 1er août à 11 h 18. « C’était très dur, commente Emma Lunatti, plus dur que la série, mais on y est arrivé, c’est l’essentiel. On va faire du jus pour dans deux jours, et profiter de ça. Les demi-finales, c’est traître. On avait une demie qui, au final, était très relevée ». Elodie Ravera-Scaramozzino a fait confiance à l’agressivité et au punch d’Emma sur la course. « Moi, au 2, j’essaie de la soutenir au maximum mais aussi de tempérer la chose, d’apporter mon expérience. On était dans la bataille, certes pas aux avant-postes, mais sereines. 2000 mètres, c’est long, mais je savais qu’on aurait l’appui du public sur la fin. On a posé notre coup d’aviron, on est resté sur nos forces, c’est ce qui nous a permis de passer au coup par coup sur cette course. On ne se met pas de barrière, on fait les choses avec le bateau, on cherche des sensations de glisse, de plaisir, le résultat suivra »Camille Ribes le confirme : « Le job est fait, elles rentrent en finale. Je noterai la sérénité pendant le parcours alors qu’elles ne sont pas forcément en position de l’être quand tu n’es pas devant et qu’elles restent sereines comme elles l’ont fait, ça me plait. Après, il y a d’autres choses qu’on peut observer et qu’on va faire évoluer pour profiter de cette finale olympique, jouer en finale olympique et saisir toutes les opportunités ».

Demi-finale suivante, celle du deux de couple masculin. Les champions olympiques en titre Hugo Boucheron et Matthieu Androdias avaient eux aussi des concurrents sérieux, notamment les Irlandais médaillés de bronze l’an passé à Belgrade et premiers lors de la dernière étape de coupe du monde cette année à Poznan, et un bateau néo-zélandais qu’ils ont déjà rencontré cette année à Lucerne et à Poznan. C’est le bateau allemand qui a pris le leadership très rapidement, jusqu’à mi-parcours, avant que les Irlandais n’entament une remontée qui allait les conduire à remporter la demi-finale, les Américains conservant la deuxième place et les Néo-Zélandais décrochant la troisième. Derrière, les Bleus ont terminé à la cinquième place. Ils s’aligneront donc jeudi 1er août au départ de la finale B à 10 h 42. « On a du mal à être aussi efficace qu’il y a deux ans techniquement, note Hugo Boucheron, donc physiquement on sèche un peu. On est moins en réussite, quand on arrive à ce niveau-là on ne peut pas tricher. On savait que ça allait être très dur, car on revient de très loin. On y est allé à fond, on était excessif sur tout, c’est la méthode qui nous a permis de gagner ». Avec les différentes embûches depuis la saison dernière, le temps de préparation a été très contraint. « On n’a pas pour habitude de baisser les bras et que quand tout va mal, tout va continuer à aller mal, commente leur entraîneur Alexis Besançon, donc on vient ici avec beaucoup d’attente, d’espoir, de confiance dans le travail des 40 derniers jours. Bien sûr qu’il y a une grosse déception, le plus gros enjeu est de rester debout. Il y a deux jours à mettre à profit pour finir les choses dignement. Ca va finir par une finale B, il va falloir rester dignes par rapport à tout ce qui a été mis en place autour de nous, par rapport au public qui est là, on doit ça à tout le monde ». Matthieu Androdias avait du mal à cacher son émotion. « Le niveau d’engagement est colossal, c’est un peu plus qu’un sport, c’est un projet qui a guidé tous nos choix pendant des années, mais c’est la réalité du haut niveau, ça nous rappelle quel exploit c’est d’arriver en finale et d’arracher une médaille, ça n’a rien de normal ».

Le quatre sans barreur a conclu la journée pour les Bleus. Thibaud Turlan, Guillaume Turlan, Benoît Brunet et Téo Rayet couraient en repêchage face au bateau italien, bronzé à Tokyo, mais aussi aux Suisses et aux Néerlandais qu’ils avaient déjà mis derrière eux cette saison. Les Français ont réalisé un très beau parcours, pointant même en première position au passage du premier 500, avant que les Italiens ne reprennent la tête pour la conserver jusqu’à l’arrivée. S’en est suivie une lutte pour la deuxième place qualificative entre les Bleus et les Roumains. Ces derniers ont un temps repris l’avantage, avant que les Français ne recollent, mais cédant leur avance dans les derniers mètres. C’est toutefois à la photo finish que se sont départagés les tickets pour la finale A, au profit de l’Italie et de la Roumanie. Troisièmes pour seulement sept centièmes de seconde, les tricolores courront en finale B jeudi 1er août à 11 h 06. « On savait que ça allait être compliqué, note Téo Rayet, que les Italiens seraient là même si en série ils n’étaient pas présents. On avait prévu un plan qu’on a parfaitement exécuté, être offensifs dès le début de la course, que même si on vidait le réservoir assez tôt, il nous resterait l’enlevage à la fin qu’on a réussi à faire, encore mieux qu’en série. On n’a aucun regret sur la course, parce qu’on a tout donné. On retient ces deux ans, chaque fois finalistes, médaillés européens. La première fois qu’on ne rentre pas en finale, c’est aux Jeux, on savait que ce serait encore plus dur. On est vite passé sur la finale B pour la gagner, on continue ».

Demain, les deux de couple poids léger courront en demi-finale et joueront le tout pour le tout afin d’entrer en finales olympiques.