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Le quatre barré qualifié pour la finale A

La régate paralympique a débuté aujourd’hui à Vaires-sur-Marne. Candyce Chafa, Rémy Taranto, Grégoire Bireau, Margot Boulet et leur barreuse Emilie Acquistapace ont d’ores et déjà gagné leur place en finale A dimanche en quatre barré mixte PR3. Les autres bateaux devront attendre la fin des repêchages demain.

Même décor qu’il y a un mois, seuls les acteurs ont changé. Les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont commencé ce matin pour le para-aviron sur les eaux de Vaires-sur-Marne, avec un orage qui s’est invité à la fête, contraignant à une interruption du programme et un décalage des courses, avec une fin de matinée reportée à 13 h 30.

Et une dernière course qui a souri au clan tricolore. Candyce Chafa, Rémy Taranto, Grégoire Bireau, Margot Boulet et leur barreuse Emilie Acquistapace affrontaient notamment les Américains, médaillés d’argent lors des mondiaux de Racice. Ce sont eux qui ont pris les rênes de la course, les Français bataillant sur le deuxième 500 avec les Australiens pour la deuxième place qualificative pour la finale A. Un bord à bord très serré, notamment dans le dernier 500 mais les tricolores ont réussi à sécuriser leur ticket pour dimanche à la toute fin du parcours. Rendez-vous le 1er septembre à 12 h 30. « Ca a été une course engagée jusqu’au bout, note Margot Boulet, évidemment on est contents et soulagés, car ce n’est jamais facile de se qualifier pour une finale paralympique. Maintenant le travail est fait, on a 48 heures pour faire mieux. Une course qui se gagne comme ça sur un enlevage, on y laisse forcément des plumes, au moins psychologiquement, mais on va réussir à trouver les ressources pour faire mieux dimanche et faire une belle course« . Le niveau de la discipline est très relevé. « C’est la première saison où il y a autant de densité, commente Emilie Acquistapace, il y a les Anglais qui sont devant, et il y a quatre bateaux pour deux places. Rien n’est écrit à l’avance. A part les Anglais, tous les compteurs seront remis à zéro« . L’équipage va pouvoir profiter de cette qualification directe en finale A pour optimiser sa récupération demain.

C’est Nathalie Benoit qui a ouvert le bal ce matin en série du skiff féminin PR1. D’entrée de jeu, la skiffeuse israélienne Moran Samuel a posé ses jalons, s’installant en tête du parcours et creusant l’écart, au point de décrocher le meilleur temps mondial de la discipline, en 9:58.02. La rameuse marseillaise a quant à elle réussi à tenir ses poursuivantes à bonne distance, mais sa deuxième place lui impose de passer par les repêchages demain à 9 h 30. « J’ai essayé de faire des choses pour me caler pour dimanche, explique Nathalie Benoit. Mais quand je vois la seconde série, ça ne me rassure pas de voir que la Norvégienne se fait battre par l’Ukrainienne. Je reste optimiste, je vis cette compétition un peu différemment vu que c’est ma dernière, c’est à la maison, c’est pas pareil. C’était une course de travail, j’ai pu voir comment ça se passait« . Nathalie Benoit n’a pas caché son stress. « Réveil à 4 h 39, comme depuis plusieurs jours, mon stress est très ponctuel. Mais je me sentais bien. J’aurais aimé être plus incisive sur le troisième 500, c’est là où il ne faudra pas pêcher dimanche. Mais il y a le repêchage demain avant, deux par course passent, ça devrait être bon« .

Alexis Sanchez avait de sérieux concurrents dans sa série du skiff masculin PR1, comme le Britannique Benjamin Pritchard. Mais c’est l’Italien Giacomo Perini qui a pris la tête de la course, avant que l’Anglais ne reprenne la tête et ne s’empare de la première place, bouclant lui aussi ses 2000 mètres en décrochant le meilleur temps mondial de la discipline. Alexis Sanchez termine à la troisième place et devra donc lui aussi passer par les repêchages demain à 10 h 10. « On a appliqué les consignes du coach, explique Alexis Sanchez, les deux premiers font partie des meilleurs mondiaux, on savait qu’ils allaient se battre. L’objectif était de partir avec eux. Malheureusement, je n’ai pas été bon sur mon départ. Je me suis focalisé sur la troisième place, qui permettait d’avoir un repêchage un peu mieux. Demain, ce sera la course importante, qui permet d’entrer en finale A« . Alexis Sanchez a su gérer l’enjeu de l’événement. « J’avais moins de pression aujourd’hui qu’à Lucerne, où on savait que c’était la course couperet. Ca le sera davantage demain ; sur la série on savait où me situer par rapport aux autres« .

En deux de couple mixte PR2, Perle Bouge et Benjamin Daviet pointaient à la première place de leur série, avant que les Britanniques ne reprennent l’ascendant sur la course pour s’envoler en tête et remporter le premier ticket pour la finale A. Il en restait un autre, toujours à la portée des Bleus jusqu’au passage des 1500 mètres. Ils n’ont ensuite pas pu résister à la remontée des Polonais qui ont décroché ce deuxième ticket, laissant la troisième place aux Français, synonyme de repêchage demain à 10 h 50. L’équipage ne cachait pas sa déception quant à sa course. « C’est dur, lance Perle Bouge, on avait les moyens d’aller la chercher et on l’offre aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il a manqué. On fait un gros départ, j’essaie de relancer au 1000, je sens les Polonais qui remontent petit à petit. Je n’ai pas les armes à la nage pour contenir cet écart. Je suis déçue parce qu’en plus, on a le public, dans le dernier 500 c’est censé nous porter. Je les entends, j’ai envie d’y aller, je sens le bateau qui colle, qui est au fond de l’eau et n’avance plus. On n’a pas fait ce qu’on devait faire aujourd’hui« . Les deux athlètes ne se cherchent aucune excuse. « On part bien, poursuit Benjamin Daviet, on est à la hauteur des Britanniques, la nation phare dans notre catégorie, ça tient jusqu’aux 1500, les Polonais relancent et accélèrent. On n’accélère pas. On les bat aux Europe. C’était à notre portée, on passe par les repêchages demain, où on n’a pas droit à l’erreur« .

Guylaine Marchand et Laurent Cadot savaient que la tâche serait compliquée dans leur série du deux de couple mixte PR3, avec les Australiens et les Américains, respectivement médaillés d’or et d’argent aux mondiaux de Belgrade l’an passé quand la France avait remporté le bronze. Des Australiens qui ont rapidement pris la tête de la course, les Français conservant la deuxième position tout au long du parcours, répondant aux attaques des Ukrainiens qui ont terminé troisièmes. Mais seul le premier équipage se qualifiait directement pour la finale A, les Français devront passer par les repêchages demain à 11 h 10. « C’était notre première course de la saison internationale, commente Laurent Cadot, on avait besoin de se jauger pour voir où on en était. On tombe avec les champions et vice-champions du monde en titre. C’est une bonne entame de Jeux paralympiques, il faut voir sur le repêchage contre qui on tombe, on donnera de notre mieux comme d’habitude« . Des impressions confirmées par Guylaine Marchand. « On a fait la course comme on l’a voulue, qu’on avait décidée avec le coach, complètement pleine, pour voir où on se trouvait par rapport aux autres bateaux. A voir la suivante« .

Demain, on retrouvera donc quatre bateaux tricolores a menu de la deuxième journée de régate paralympique, avec de belles possibilités de nouvelles qualifications en finales A.