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Le Rotsee, dernier juge implacable avant Paris 2024

Après ses six tickets pour Paris 2024 décrochés en septembre 2023 à Belgrade, la Fédération Française d’Aviron a envoyé sept bateaux à Lucerne ce dimanche pour tenter de qualifier de nouvelles coques pour les Jeux à la maison.

L’aviron est un sport de tradition. Ainsi, le Rotsee accueille chaque année la dernière étape de coupe du monde mais, tous les quatre ans, juste avant les Jeux olympiques, c’est la deuxième étape qui s’y tient car, le week-end précédent, Lucerne est le théâtre de la régate finale de qualification et délivre les derniers tickets pour l’échéance à laquelle se préparent les rameuses et rameurs du monde entier.

Cette année, le rendez-vous concernera non seulement les embarcations du programme olympique, mais aussi celle des Jeux paralympiques. La régate de la dernière chance, couperet implacable que les athlètes du monde entier surnomment entre eux la régate de la mort. Un surnom qui est partagé par tous, et dont chacun espère sortir vainqueur, avec un sésame pour les Jeux. Car si lors des mondiaux on qualifie la coque, à Lucerne on se qualifie avec !

La France y sera représentée par sept embarcations. Tous ont la même envie : terminer dans les deux premières places qualificatives pour Paris 2024. Certains auront aussi à cœur de démontrer que la non-qualification à Belgrade en septembre dernier n’était qu’un accident de parcours.

Ce sera ainsi le cas pour Laura Tarantola et Claire Bové en deux de couple poids léger. Les rameuses ont affiché un bel état de forme sur les différentes étapes, mais l’étape lucernoise sera cruciale, et relevée. En effet, face à elles, sept autres bateaux engagés, parmi lesquels il faudra compter sur les Italiennes championnes olympiques à Tokyo, tout justement devant les tricolores, mais aussi sur les Grecques, vice-championnes d’Europe 2024 et des Australiennes quatrièmes de la première étape de coupe du monde.

Toujours en deux de couple poids léger, mais chez les hommes, Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig auront davantage les coudées franches, avec dix nations présentes dans la discipline, sachant que leurs plus sérieux concurrents seront les Allemands finalistes des championnats d’Europe, mais aussi les bateaux portugais et polonais, qui ont également réalisé de belles performances à Szeged.

Le quatre de couple féminin de Violaine Aernoudts, Jeanne Roche, Hélène Lefebvre et Elodie Ravera-Scaramozzino avait terminé à la quatrième place des championnats d’Europe cette saison, mais très près du podium. Les rameuses tricolores ont donc quatre coques à laisser derrière elles pour décrocher leur ticket pour Paris, mais il faudra craindre les grosses écuries canadiennes et américaines, de même que les Ukrainiennes qui figuraient sur le podium européen.

Le deux sans barreur féminin d’Emma Cornelis et Joséphine Cornut-Danjou se retrouve lui aussi face à cinq autres équipages, dont la paire croate, médaillée à Szeged le mois dernier, mais aussi la paire danoise, médaillée lors de la première étape de coupe du monde à Varèse.

Un bateau en devenir que le quatre de couple masculin, à bord duquel on retrouve Valentin et Théophile Onfroy, associés aux jeunes Victor Marcelot et Yoann Lamiral. Face à eux neuf autres embarcations qui n’avaient pas décroché la qualification à Belgrade, et des nations qui ont l’habitude de la discipline, comme les Etats-Unis, la Chine, la Nouvelle-Zélande. Mais rien n’est véritablement écrit dans ces bateaux.

En para-aviron, Perle Bouge va tenter une nouvelle expérience paralympique aux côtés de Benjamin Daviet, son nouveau coéquipier en deux de couple mixte PR2. Ils retrouveront face à eux les Allemands médaillés d’argent aux championnats d’Europe, mais la catégorie reste ouverte.

La tâche sera plus compliquée pour Alexis Sanchez, en skiff PR1. Si la discipline ne compte que neuf engagés, elle ne délivre qu’un seul ticket pour Paris 2024. Il retrouvera notamment le Tchèque, médaillé de bronze aux championnats d’Europe.

Les premiers affrontements vont se dérouler dès dimanche matin sur le Rotsee qui, comme tous les quatre ans, livrera son terrible verdict, après une olympiade de préparation pour l’aviron mondial.

Photo de Ferdinand Ludwig et Hugo Beurey au départ