Fin août sur les eaux paralympiques de Vaires-sur-Marne, le skiff féminin PR1 tricolore sera aligné au départ des courses pour aller vers un troisième podium de son histoire.
Il ne faut pas remonter très loin dans le temps pour voir les premières courses paralympiques en aviron. En effet, notre sport n’a été ajouté au programme des Jeux Paralympiques qu’en 2008, à Pékin. Le para-aviron est d’ailleurs plutôt récent : la FISA (le World Rowing de l’époque), l’a inscrit au menu de ses championnats du monde en 2002, à Séville. Et encore, à ses débuts, seules deux disciplines figuraient dans la compétition : e deux de couple mixte PR2 (la nouvelle appellation pour tronc et bras) et le skiff masculin PR1 (bras et épaules). Il faudra attendre 2006 pour que le skiff féminin PR1 rejoigne les deux autres embarcations. Une féminisation dans laquelle s’inscrit à l’époque Marie-Pierre Baskevitch Six, qui terminera à la sixième place des championnats du monde d’Eton Dorney. En effet, deux ans plus tard, le para-aviron faisait son entrée dans le plus grand rendez-vous sportif au monde.
En 2008 à Pékin, la France n’est représentée aux Jeux paralympiques qu’en skiff masculin PR1 avec Patrick Laureau qui terminera au septième rang mondial. Mais l’année suivante, une nouvelle Française fait son apparition sur le devant de la scène. La rameuse Nathalie Benoit décroche l’argent sur la deuxième étape de coupe du monde à Munich, un rang qu’elle conservera quelques semaines plus tard lors des championnats du monde sur le lac Malta à Poznan. Elle ne quitte alors plus les podiums, décrochant même le titre mondial en 2010 à Karapiro, en Nouvelle-Zélande. En 2012 en coupe du monde, toujours à Munich et peu de temps avant les Jeux Paralympiques de Londres, elle descend à la quatrième place, avant de retrouver la deuxième place sur les eaux britanniques, reléguant derrière elle la Brésilienne et la Biélorusse qui l’avaient devancée en Allemagne.
Nathalie Benoit décide alors de faire une pause et de descendre du bateau. La Fédération Française d’Aviron n’alignera alors plus de skiffeuse PR1. En 2017, la distance des courses para-aviron passe de 1000 à 2000 mètres. Un nouveau défi physique pour les athlètes, et qui n’effraie pas Nathalie Benoît. La rameuse s’est laissé convaincre par Charles Delval de ressortir le bateau et les pelles et de se relancer dans la compétition. Avec réussite, puisqu’en 2019, à Linz, elle retrouve la deuxième marche du podium et se qualifie pour les Jeux Paralympiques de Tokyo. Elle y décroche, le 30 août 2021, la médaille de bronze.
Elle accepte de se relancer dans une nouvelle olympiade, envisageant toutefois chaque saison l’une après l’autre. Le matériel évolue, se perfectionne pour coller au plus près aux besoins des athlètes. Nathalie Benoit construit son chemin, restant sur les podiums européens et mondiaux jusqu’à ceux de Belgrade, l’an dernier, où l’argent lui vaut également la qualification pour les Jeux « à la maison ».
Quand on vient de Marseille, on n’aime pas trop dire « Paris est magique ». Mais pourquoi ne pas rêver d’une Marseillaise à Vaires-sur-Marne le 1er septembre pour la Marseillaise ?