Avant l’arrivée de la Flamme Olympique à Paris le 26 juillet, le premier des deux relais collectifs de la Fédération Française d’Aviron va se dérouler ce samedi dans la Meuse. Destination Verdun pour une journée qui s’annonce mémorable.
La Flamme Olympique est apparue, pour les Jeux de l’ère moderne, en 1928, à Amsterdam. Mais ce n’est que 8 ans plus tard, à l’occasion des Jeux olympiques de Berlin, que le relais a été instauré. Son origine est, quant à elle, antique. Elle était allumée le soir, lors des banquets offerts aux vainqueurs, en remerciements aux dieux. Aujourd’hui, elle sillonne les territoires pour annoncer l’ouverture prochaine des Jeux et rappelle les valeurs d’union et de paix qui caractérisent l’événement planétaire.
À l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024 et pour la première fois dans l’histoire, chaque jour du relais de la Flamme Olympique et du relais de la Flamme Paralympique, des relais en équipe de 24 personnes – composés de championnes et champions, sportives et sportifs du quotidien, bénévoles, arbitres, coachs, etc. – sont organisés afin de faire rayonner l’énergie du sport et du collectif dans tous les territoires !
Pour notre discipline, un premier relais collectif aura donc lieu à Verdun, dans la Meuse. Rien de surprenant quand on connaît la place du Cercle Nautique Verdunois, dans l’histoire et les palmarès de la Fédération Française d’Aviron.
Le CNV, fondé en 1888, soit deux ans avant la Fédération Française des Sociétés d’Aviron, a toujours été un grand pourvoyeur d’olympiens pour notre discipline. Le plus récent : Germain Chardin, médaillé d’argent à Londres en deux sans barreur et, quatre années plus tôt, en quatre sans barreur à Pékin. C’est d’ailleurs l’un de ses anciens coéquipiers, et cousin, Benjamin Rondeau, qui sera le 29 juin le capitaine du relais collectif : « C’est un honneur de représenter l’aviron français, d’autant plus dans ma ville natale de Verdun, nous confiait-il récemment. Une grande fierté de pouvoir représenter l’aviron, la France et mon club de cœur ! »
Et pourtant, comme dans de nombreux clubs, le premier objectif à sa création du Cercle Nautique Verdunois était davantage tourné vers le loisir que vers la compétition. Les années 1940 et 1950 voient l’ascension du club. Le CNV commence alors à former des athlètes de renommée nationale et internationale. Durant une vingtaine d’années, ce sont les femmes qui représenteront le mieux le club, avec Renée Camu, mais aussi Nicole Tollard, elle aussi internationale et dont l’époux a participé à la reconstruction du club après la seconde guerre mondiale ; leurs filles Anne et Virginie ont-elles aussi porté la combinaison tricolore.
En 1972, deux de ses pensionnaires vont prendre part aux Jeux olympiques de Munich : Roger Rouyer en quatre sans barreur et Philippe Cabut en huit barré. Vingt ans plus tard, à Barcelone, c’est le tour de Yannick Schulte en quatre barré et de Fabrice Leclerc en quatre de couple. Médaillés de bronze, Germain Chardin et Benjamin Rondeau ont porté haut les couleurs rouge et blanche à Pékin en quatre sans barreur, avant que le premier ne décroche l’argent à Londres. À Rio, en 2016, les frères Onfroy sont associés à Benjamin Lang et Mickaël Marteau en quatre sans barreur. Quatre ans plus tard, ils qualifient le deux sans barreur mais ne prendront pas part aux Jeux. Seule Camille Juillet, remplaçante, se déplacera dans la capitale nipponne.
Camille Juillet, qui avec son frère Etienne, fera partie des 24 relayeurs de la flamme à Verdun, sur la Meuse. D’autres grands noms du club seront également de l’événement, comme Willy Schulte, ancien président du CNV, mais aussi Christine et Marion Jullien dont le père Claude – disparu fin 2023 – a débuté l’aviron à Verdun. D’autres grands noms sont également attendus sur l’eau : Pierre Houin, Gilles Bosquet, Jean-Raymond Peltier… Rien n’a été laissé au hasard, la flamme aura les porteurs qu’elle mérite, et qui méritent largement le rôle qui leur a été confié.
La Meuse représente à elle seule un trait d’union entre trois pays : la France, la Belgique et les Pays-Bas. C’est, quelque part, un beau symbole que de tenir sur ses eaux l’un des relais collectifs, passant devant les hauts lieux historiques de la ville dont la citadelle de Vauban, symbole de la résistance durant la première guerre mondiale et qui, depuis, représente la paix… comme la flamme olympique !