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Quatre nouveaux bateaux qualifiés pour Paris 2024 !

Ce matin sur le Rotsee, les sept équipages tricolores en lice ont tout donné. Pas de regrets, mais surtout beaucoup de joie, avec quatre équipages qui ont décroché la qualification pour Paris 2024.

C’est certainement la journée la plus tendue de la saison pour les équipages présents. La plus redoutée, celle qui peut tout faire basculer d’un côté ou de l’autre. Et les éléments n’ont rien fait pour alléger l’atmosphère : un ciel gris, une pluie battante… mais il en fallait plus pour faire oublier aux athlètes l’objectif de la journée : gagner le droit d’aller de s’aligner aux Jeux cet été. Et ce droit a été conquis par plusieurs équipages français.

Alexis Sanchez avait bien ouvert la matinée pour le clan tricolore sur le Rotsee, constituant le premier rayon de soleil en cette journée pluvieuse. Quoi de plus normal pour un Marseillais ? Il a pris le départ de la finale du skiff PR1 en pleine maîtrise, prenant les commandes de la course et les devants, ses concurrents n’ayant alors aucune chance de remonter leur retard. Il a franchi la ligne d’arrivée avec une très confortable avance de plus de quatorze secondes sur le skiffeur brésilien, et décroche ainsi le seul quota paralympique restant en jeu dans cette discipline. « Je suis dit que ce serait à celui qui en voulait le plus, et j’en voulais beaucoup. Le coach m’a dit d’être léger, de pas surjouer dans le premier 1000, d’être intelligent et lucide. J’ai un gros starter, j’en ai profité ». Une place qui a une valeur particulière pour le rameur. « Ça représente beaucoup, depuis mon accident, je me suis dit que j’allais faire les Jeux. C’est 4 ans de travail, j’ai tout mis en place pour ça, c’est beaucoup de sacrifices, j’ai été accompagné par énormément de personnes, je les remercie pour tout. J’ai de la chance d’être ici, je leur dois aussi. Cette qualification, c’est un remerciement pour tous ceux qui m’ont accompagné et ont fait des efforts ».

A peine une heure plus tard, la France allait à nouveau vivre une période riche en émotions. Cela a commencé avec la finale du deux de couple féminin poids léger, dont Laura Tarantola et Claire Bové ont pris les rênes devant les Grecques qui sont restées toutefois dans leur sillage, avant que les Françaises ne décident de passer la vitesse supérieure et de creuser l’écart, décalant leurs adversaires pour s’offrir un avantage de plus de deux secondes sur la ligne d’arrivée. Mais c’est aussi le synonyme d’un ticket pour Paris 2024 et le droit de, enfin, soulever le panneau « Qualified » de World Rowing. « On en a rêvé, lance Claire Bové, on avait peur de ne jamais l’avoir, on est vraiment contentes ». Si l’ensemble de la régate avait rassuré le clan français quant aux performances du bateau, les rameuses étaient plus prudentes. « C’est une finale, poursuit Laura Tarantola, tout est remis à zéro, on ne savait pas ce qu’avaient fait les autres. On avait la tête dans le guidon, j’étais focus sur le fait de suivre Claire ». Les deux rameuses avaient le sentiment d’avoir des ailes. Un sentiment partagé par le public qui a suivi cette belle victoire sur les bords du Rotsee.

Une victoire qui allait en annoncer une autre. Dans la course, c’est tout logiquement Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig qui étaient alignés en finale du deux de couple poids léger masculin. Eux aussi face à des Grecs qui allaient s’avérer féroces. Plus féroces que leurs homologues féminines, mais c’était sans compter sur la détermination des Français qui ont su conserver le leadership et remporter la finale de 19 centièmes sur les Hellènes, s’emparant du ticket pour Paris. « On sait qu’on a été performants la saison passée, note Hugo Beurey, on sait aussi qu’on n’a pas été performants. Mais depuis janvier 2024, on a fait une bonne préparation et on est contents du niveau qu’on a pu atteindre ». Une course rondement menée par le duo. « Ca s’est déroulé comme on a prévu, poursuit Ferdinand Ludwig, on a notre point fort avec le départ, on gère notre course au milieu et on accélère à la fin. On a encore pas mal de choses à gagner, mais on a joué sur nos qualités ».

Jamais deux sans trois… Et le deux de couple suivant allait permettre au clan français de continuer de sourire. C’était en effet au tour de Benjamin Daviet et Perle Bouge de s’élancer sur le Rotsee, face à plusieurs adversaires dont il fallait se méfier, en particulier les Israéliens qui allaient les titiller tout au long du parcours, remontant même dans les 500 derniers mètres. Les Français passent néanmoins la ligne en tête de 23 centièmes et remportent eux aussi un aller pour Paris. « On a été la chercher celle-là ce matin, lance Perle Bouge, on était concentrés, morts de faim. On est deux guerriers, ce qui nous a sauvé c’est de partir fort. On ne réalise même pas qu’on est à Paris dans quelques mois. On a peu de kilomètres ensemble, on a encore deux mois pour travailler ». Benjamin Daviet, médaillé aux Jeux d’hiver, va devoir se mettre à l’heure d’été ! « Réaliser ce projet avec Perle, continue le biathlète, c’est la récompense des efforts mis tous les deux ensemble. C’est une force de la nature, un fort caractère, on se complète bien ».

La matinée avait commencé pour les Français par la finale du deux sans barreur féminin. Emma Cornelis et Joséphine Cornut-Danjou se sont bien battues, mais ce sont les Danoises et les Néo-Zélandaises qui se sont emparé des deux premières places qualificatives. Les tricolores terminent à la quatrième position.

En quatre de couple féminin, les Américaines et les Ukrainiennes ont remporté leur ticket pour Paris. Violaine Aernoudts, Jeanne Roche, Hélène Lefebvre et Elodie Ravera-Scaramozzino ont quant à elles terminé à la quatrième place de la course.

Quatrième place également pour Valentin Onfroy, Victor Marcelot, Yoann Lamiral et Théophile Onfroy. Une finale du quatre de couple masculin qui a été remportée par les Norvégiens, attendus sur l’épreuve, suivis des Estoniens, les deux nations ajoutant leur nom aux qualifiés pour Paris 2024.

« Nous avions sept bateaux engagés sur cette régate finale de qualification olympique et paralympique, et avec quatre qualifiés, nous sommes dans les clous de ce qui était prévu, commente le directeur technique national Sébastien VieilledentCôté OLY, nos deux bateaux poids léger remplissent leur contrat de qualification en terminant à la première place. C’est de bon augure pour la suite de la saison. Côté para, nous qualifions deux bateaux supplémentaires. Avec les trois bateaux qualifiés l’an dernier, la France sera présentes dans tous les catégories des Jeux paralympiques de Paris 2024 : c’est historique et nous sommes la seule nation à le faire. Nous aurions bien sûr aimé mettre une cerise sur le gâteau avec un quota supplémentaire du côté du groupe olympique. Néanmoins, les performances du deux sans barreur et des deux quatre de couple ont été significatives et nous permettent de lancer d’ores et déjà pour ces sportifs la dynamique pour Los Angeles 2028.

Le DTN a aussi tenu à souligner la très belle dynamique qu’ont su instaurer les athlètes et le staff technique des deux groupes : « cet élan nous permet d’enchaîner sur la coupe du monde de Lucerne et la finalisation de la préparation des Jeux de Paris 2024 où l’équipe de France arrivera conquérante »

Photo des deux doubles poids léger français après leur qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024